Pronostic sur la récolte des blés en Limagne avec Michel Grégoire

Exposés sur le flanc ouest de la plaine de la Limagne au pied de la vierge d’Usson, les champs de blé tendre mûrissent paisiblement. Alors que la moisson approche à grand pas, Michel Grégoire nous donne son pronostic sur sa récolte 2016.

« Cette année, j’ai semé 5 hectares de blé Sy Moisson, l’une des 6 variétés sélectionnées par la filière De la graine au pain ».

L’agriculteur de 56 ans qui n’en est pas à son coup d’essai explique qu’il a intégré cette filière de qualité – filière dont sont issues les farines Label Rouge des Moulins d’Antoine, « il y a déjà 15 ans bon poids ! ». « Cette variété est précoce et connait moins de risque d’échaudage à l’épiaison », expose Michel en fin connaisseur.
Sur les parcelles de son exploitation s’expriment différents terroirs de la Limagne : les sols argilo-calcaires et argilo-sableux jouxtent parfois une veine d’argile rouge « dont à une époque, on faisait des briques » ou la coulée volcanique de la butte d’Usson, lieu d’exil en son temps de la Reine Margot. Et Michel de commenter :

Au pied de la butte d’Usson, Michel Grégoire, agriculteur de la filière De la graine au pain, nous donne son pronostic sur la récolte de blé.

« Selon les cas, je fais varier mes rotations de culture : 2 blés sur les sols argilo-calcaires, 1 seul sur les argilo-sableux suivi d’une paille (une orge d’hiver le plus souvent). La 3e année, je mets une tête d’assolement (pois, tournesol ou colza) pour nourrir ma terre ».

« La récolte 2016 devrait être belle ! »

« Dans mes champs, j’ai compté en moyenne 500 épis par m². Sachant qu’il y a environ 40 grains par épi et que le poids de 1 000 grains est de 35 g, je parie sur un rendement de 70 quintaux par hectare pour l’année 2016 », détaille Michel Grégoire le sourire aux lèvres.

Et de rajouter : « évidemment si tout va bien, car on n’est jamais à l’abri de la grêle ! » Quant à la qualité des blés pour 2016, l’agriculteur rappelle que 2015 avait été une année exceptionnelle rapport au poids spécifique des blés et souligne avec prudence qu’il est trop tôt pour se prononcer.
Quelques précisions malgré tout :

« Par manque de froid cet hiver, on n’a pas eu d’arrêt végétatif. De fait certaines parcelles ont versé (blés couchés) car les tiges, qui ont aussi manqué de luminosité, sont montées trop vite. La pluie abondante de ce printemps a favorisé le développement de certaines maladies mais de fait on a des grains bien nourris. Et comme il n’a pas fait trop chaud au moment de l’épiaison, le risque d’échaudage de l’épi est passé ! » Bref : « la récolte 2016 devrait être belle ! »

Et à la question quand auront lieu les moissons ? L’agriculteur taquin répond : « Pas avant le 14 juillet, dès que les grains de blé craqueront sous ma dent ! »

Propos recueillis par C. Teyssédou.